Ensenada de las Berengueles, du mercredi 6 au jeudi 7 juin 2012

Du 4 au 6 juin 2012 – Etape de 80 miles de Gibraltar à Cala Velez Malaga –
Cala de la Miel et Ensenada de los Berengueles
Thèmes abordés : la navigation de nuit – La pollution

Nous quittons la marina de la Linéa à 14h30 pour profiter des courants portants vers la Méditerranée. L’escale prévue est une anse, cala Sardina derrière le Rocher.4-6-12 6h23 le rocher au soleil levant de la marina de Linea.jpg A la sortie de la baie de Gibraltar où nous avons tiré deux bords, les vents nous sont favorables. 25 nœuds de vent (50km) pousse l’Ericante à la vitesse de 7-8N. Il laisse dans son sillage les côtes africaines et Gibraltar. Enthousiasmés par ces belles conditions de navigation nous décidons d’aller plus loin et de naviguer la nuit. Eric vise un mouillage bien à l’Est de Malaga
4-6-12 15h32 l'afrique dans le sillage.JPGLe bateau est sous GV et génois dans la nuit. Les AIS des cargos n’apparaissent plus sur l’écran, deux bateaux de pêche scintillent à l’Est. Nous avons sorti les vestes chaudes. Le souffle soyeux des dauphins nous accompagnent jusqu’au petit matin. Les quarts de deux heures 30 se succèdent. C’est le rythme nocturne que nous avons adoptés après quelques essais de 4h puis 3h de quart. Celui qui barre la nuit quelque soit le temps porte le gilet de sauvetage et est relié à la ligne de vie. Celui qui dort est dans la couchette près de la descente. Les réveils se font naturellement. Eric chauffe son café tandis que si la mer est agitée je sors rapidement prendre mon ¼ car, même amarinée l’air vif me ravigote. Beaucoup de couples nous ont dit avoir adopté des rythmes de sommeil assez courts.
Lors des longues traversées de plusieurs jours il est courant que la somnolence s’installe chez le barreur. Les récits de marins semble conforter l’idée qu’un sixième sens alertent le marin de l’approche d’un danger. Dans l’obscurité, les collisions avec ofnis font partie des aléas. A la barre, la nuit j’aime chanter. Les étoiles et la mer, mon seul public, sont indulgentes, et il m’arrive de prier.
A cinq heures une brume épaisse tombe, le radar est branché. Eric a étudié le guide et m’explique plusieurs fonctions qui s’avèrent bien utiles. A 7h la Guardia Civil s’approche et nous demande par VHF d’où l’on vient et notre destination. Nous avions vu leur bateau partir patrouiller dans la nuit.
Pour eux ce sera sans doute la seule intervention de cette belle nuit méditerranéenne.
A 10h30 nous mouillons l’ancre devant la plage de Velez Malaga. Nous sommes devant une barre d’immeubles à proximité d’une ferme marine. Des déchets de nourriture en suspension et des plaques grasses souillent la mer. Nous dormons. Sunbeam II, un voilier que nous avons déjà rencontrés a mouillé le long de la plage. 6-6-12 16h54 Pollution au large de Malaga.JPGL’après-midi Eric fait une réparation de fortune d’une plaque en plastique dans la base de l’enrouleur de génois que nous avons dû affaler en arrivant. A 17h30 nous quittons ce mouillage comme Sunbeam pour la cala de la Miel plus jolie à 2h30 de là. Nous y passons la journée pour récupérer de notre nuit de navigation. Mais les suspensions nauséabondes sont toujours présentes dans l’eau. Tan pis pour le bain, d’ailleurs personne ne se baigne sur la plage ! À 17h30 nous levons l’ancre vers la belle cala de los Berengueles.

6-6-12 16h55 pollution au large de Malaga.JPG
Ericante se retrouve dans un magma immonde. Des nappes jaunâtres recouvrent la mer. Une odeur écœurante de poissons pourris stagnent sur la surface. Horrifiés et révoltés nous comprenons que ceux sont les fermes marines qui sont la cause de cette pollution. La surpêche a été compensée par l’aquaculture intensive. Les saumons, que nous trouvons en vente dans les supermarchés espagnols avec l’origine indiquée : Malaga, sont nourris avec quoi ? Est ce la seule solution trouvée pour nourrir l’être humain à un coût rentable. Les touristes vont-ils venir peupler les barres d’immeubles de la Costa del Sol et continuer à venir se dorer sur la plage sans pouvoir se baigner ? Nous espérons que la crise économique ne fera pas oublier que sans une nature préservée l’être humain ne survivra pas.

En mer nous avons rencontrés quelques déchets dérivant constitués principalement de polystyrène et de bouteilles et sacs plastiques. Les plus grosses concentrations sont dans les ports et les plages où ils échouent. L’analyse de cette vidéo intitulée « Des îles de déchets » nous a paru particulièrement intéressante. Septième continent

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