Les îles Tremiti
Nous sommes partis à 8 heures et demi de la petite marina de Punta Penna. Le vent est variable en force et direction si bien que les 34 miles de l’étape se font pour la plus grande partie avec moteur + grand voile et bout au vent.
Arrivés à 17 heures 30 nous allons dans une petite anse au nord de l’île Cretaccio. Ce mouillage nous a été conseillé par le marin du port de Pescara et il semble bien protégé du sud et de l’est. En fait cette anse est assez profonde et trop étroite pour avoir un rayon d’évitage suffisant. Nous faisons le tour de l’île San Nicola en passant entre les îles Caprara et San Nicola et mouillons sur ancre dans 4 m d’eau au nord est de la pointe sud de San Nicola. Sur fond de sable, 20 mètres de chaîne devraient nous permettre de passer une nuit tranquille. Le courant est assez fort entre les îles et toujours d’est en ouest. A une heure du matin le vent se lève de sud-est, pas très fort : 15 à 20 nœuds mais opposé au courant une mer courte et rageuse se forme. Le bateau est chahuté dans tous les sens car il prend la mer de travers. Le contenu des bibliothèques dégringole alors qu’il avait tenu en mer avec 20° de gite. Nous surveillons nos points de repères qui ne bougent pas, nous évitons tantôt au vent tantôt au courant. Ce remue-ménage dure jusqu’à 3 heures et demi. La mer se calme ensuite progressivement ce qui nous permet de dormir encore quelques heures.
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L’archipel des îles Tremiti, déconseillé par le guide de navigation Imray, est composé de deux îles principales : San Nicola, centre administratif et historique et San Domino plus grande avec hôtels et commerces. Pourtant ces îles méritent vraiment une visite.
Deux petites îles complètent l’archipel : Cretaccio et Caprara. Il y a environ 400 habitants permanents mais il y aurait 100 000 visiteurs par an. L’archipel est réputé pour ces spots de plongée, ses plages de sable et ses grottes marines.
Dans la matinée un bateau à rame vient nous aborder, nous craignons au début qu’il vienne nous demander un droit de mouillage, mais non un vieux marin nous propose les poissons qu’il vient de pêcher et de vider. Nous lui achèterons deux poissons plats dont nous ne connaissons pas le non, un rouge et un gris.
Lundi nous avons débarqué sur l’île San Nicola. Il y a sur cette île un monastère-forteresse de grande taille, bien restauré, entièrement ouvert au public et gratuit. On peut y voir l’église, le cloître, un longue allée couverte menant à la bibliothèque, des cellules, des celliers et d’autres grandes salles voûtées. La taille de l’édifice et la qualité de la restauration nous ont surpris, par contre l’ensemble ne paraît pas entretenu. Des carreaux sont cassés, des mauvaises herbes poussent un peu partout et des détritus sont repoussés par le vent dans tous les coins. Il n’y pas de dégradation, pas de graffiti, mais les panneaux de signalisations sont pour la plupart tombés ou effacés. L’ensemble laisse une impression d’abandon comme si toutes les personnes qui avaient travaillé, s’étaient battus, s’étaient aimées ou avaient priés dans ces lieux étaient parties il y a quelques années seulement.
Au retour nous faisons avec l’annexe une brève escale sur l’île San Domino et passons dans un tunnel naturel juste assez large pour notre bassine.
Le soir juste avant la tombée de la nuit, un bateau local vient nous dire que nous ne pouvons pas rester là où nous sommes et nous conseille de prendre une bouée en précisant que c’est gratuit. Il nous aident à nous amarrer à une grosse bouée noire au milieu de la zone de mouillage. L’ensemble est conçu pour de gros bateaux et les bouts dimensionnés en conséquence. Nous sommes dans une partie plus protégée des vents et du courant, ce sera plus confortable.
Le lendemain nous avons fait un grand tour sur l’île San Domino. Cette île est entièrement couverte de pins d’Alep. Il y a de nombreux hôtels et restaurants et beaucoup de maisons de vacances aujourd’hui fermées, mais toutes ces constructions sont bien cachées par les arbres et peu sont visibles de la mer. La température ce matin y était agréable, nous avons pu acheter du pain et déjeuner dans un restaurant du centre de l’île.
San Nicola, île forteresse et ses rues larges et et bordées d’arbres mais où les voitures sont proscrites; San Domino où le bois de pin est omniprésent avec son odeur caractéristique sous le soleil. Barrières, jeux d’enfant, hôtels,maisons et même l’église sont en bois. Ces îles nous laisserons un souvenir de calme et de bien être